Au Tibet de Bouddha
C'est l'histoire de deux destins tragiques, celui de Dejisangmu et celui de son fils adoptif, Sangjiepuzhu. Tous deux issus d'un village massacré par le seigneur Renqingjinmei, ils n'auront de cesse de chercher à se venger de lui. C'est ce qui les mènera à leur perte, car ils auraient pu faire le choix d'une vie paisible mais y renoncent pour l'honneur de leur famille décimée. Nés parmi les esclaves, quelles chances auraient-ils de vaincre un seigneur tout-puissant ?
C'est une lecture dont on ne ressort pas tout à fait indemne - mais ce n'est pas à la force de l'écriture (minimaliste) qu'on le doit : les événements se suffisent à eux-mêmes. L'époque dont il est question est sans espoir, les vies de ces "survivants" ne sont que des suites de petits et grands malheurs, d'injustices, de vains combats. L'auteur relate assez froidement les châtiments qui semblent avoir été le propre de l'époque : oreilles coupées, yeux crevés, jambes tranchées, et bien sûr viols à toutes les occasions. Tout ces crimes sont perpétrés sous couvert d'une "loi naturelle", et de la religion de Bouddha - que nous ne verrez peut-être plus du même oeil.
Vous l'aurez compris, voici un livre à ne pas mettre entre toutes les mains, ou à ne pas lire à n'importe quel moment.
Edit : un mot de l'auteur, dans la préface :
« Je souhaite que nos lecteurs étrangers qui s'intéressent au passé et au présent de la nationalité tibétaine prêtent, comme tous nos amis, une grande attention à son avenir. »
YIXIDANZENG, Les survivants, 1980 (extraits).