Authentique, fieu
Yasushi Inoué signe avec Le Faussaire trois nouvelles d’une extrême délicatesse.
Dans la nouvelle éponyme, le héros est un journaliste chargé de rédiger un hommage au grand maître de la peinture japonaise : Keigaku. Au cours de ses recherches le nom d’un mystérieux faussaire apparaît. Dès cet instant, la biographie du grand peintre dérive vers l’histoire du faussaire.
Obasute raconte l’obsession d’un homme pour la légende d’Obasuteyama. Le mythe parle de cette montagne où, jadis, un seigneur obligeait ses sujets à abandonner les vieillards. Mais pourquoi cette fascination, pourquoi ces rêves étranges dans lesquels la mère du personnage principal le supplie de l’abandonner ?
Pleine Lune enfin nous raconte l’ascension et la dégringolade d’un businessman.
La langue de Yasushi Inoué distille au travers de ces trois courts récits une nostalgie et une bonté palpables à chaque mot.
Conscient des différences structurelles qu’il existe entre haïku et nouvelle, je ne puis m’empêcher de comparer les textes d’Inoué à ces poèmes de trois vers. La même précision, la même émotion, la même proximité à la nature ne laissent de rappeler au lecteur qu’il s’agit de littérature nippone.
Le Faussaire est un authentique régal pour tous les amateurs de subtilité, d’émotion suggérée. Le quotidien apparaît sous des traits divers, magiques laissant supposer que le mélange de la vie et du destin rendent la vie humaine mouvementée et passionnante. Chacune des nouvelles invite à la réflexion sur ce qu’est l’existence, sur les règles auxquelles elle obéit, sur l’importance du plus insignifiant moment qui fait soudainement chavirer l’ordinaire…
Je conseille vivement l’ouvrage, que vous soyez amateurs de lecture asiatique ou non: Le Faussaire vous fera passer un excellent moment.
L'avis de mon coblogueur vous intéresse ? :-)
Yasushi INOUE, Le Faussaire, 1951, 1955, 1958.