Highway to Hell
Arnold "Arnie" Cunningham est un de ces étudiants boutonneux, timides et régulièrement raillés. Au détour d'une balade avec son ami Denis, il trouve une vieille Plymouth Fury 58 à vendre. Malgré son état de délabrement avancé, Arnie décide d'en faire l'acquisition en passant outre les mises en garde de son entourage.
Il va rapidement constater l'étrangeté de l'ancien propriétaire, le comportement pour le moins bizarre d'une voiture susceptible de n'être que de la mécanique et ses propres changements. Arnie va devenir susceptible, possessif, jaloux et cesser d'être l'ami attentif, le petit ami aimant ou l'adolescent responsable qu'il était avant d'acheter Christine.
D'autant que les événements eux-mêmes se précipitent : chaque personne qui semble vouloir se mettre entre la voiture et Arnie meurt dans des circonstances troublantes.
Denis et Leigh vont devoir se mettre en quête d'une terrifiante vérité afin de sortir leur ami d'un si mauvais pas... et découvrir qu'une voiture n'est pas toujours qu'une simple mécanique.
Une histoire succulente pour les amateurs d'épouvante. Un style simple et des personnages contrastés donnent au livre ce qui fit jadis les lettres de noblesse du genre.
L'atmosphère est suffocante et suffisamment bien mise en scène pour oublier le déroulement simpliste des événements. Ce qui compte ici n'est pas le suspens : Stephen King est suffisamment clair dans le but qu'il poursuit. Non, ce qui compte ce sont les sensations ressenties, les émotions perçues lorsque le lecteur se surprend à marmonner "Attention elle est derrière toi" ou encore "Mais non c'est elle, casse toi elle arrive pour toi...".
Une manière d'aborder la narration qui rappelle allègrement les vieux films d'horreur qui ont fait frémir le trentenaire que je suis (Toxic Avenger, Evil Dead, Amityville...) ou encore les récits peu connus de Ray Bradbury comme La foire des ténèbres. A noter que Christine est dédicacé notamment à George Romero, un des maîtres de l'épouvante.
Un livre qui se lit avec plaisir, qui ne nécessite pas d'exigentes réflexions tout en abordant une certaine Amérique où le matérialisme acharné s'empare de la jeunesse et donne aux voitures des airs de petites amies. Pour s'en convaincre, il suffit d'examiner les têtes de chapitre qui reprennent des morceaux de chanson de musiciens comme Chuck Berry, Bruce Springsteen, Buddy Holly ou les Beach Boys.
En bref, une histoire qui fleure bon les seventies et nous plonge dans l'Amérique des milkshakes et des combats au couteau.
Stephen KING, Christine, 1983.
Du même auteur sur le blog :
Ce livre a été lu dans le cadre du challenge Stephen King proposé par Neph.