Horloger jusqu'au bout des ongles
Le Pistolero est à la poursuite de l'homme en noir. Sorcier capable de manipuler les esprits et détenteur des secrets qui mènent à la Tour Sombre : objet de celui qui le traque.
Au fil du récit, nous apprendrons que le Pistolero se prénomme Roland et est le dernier d'une longue lignée. Dur et sans scrupules, il ne vit et ne voyage que pour ce but qu'il s'impose.
Mais les quelques rencontres qu'il fera sur la route le feront s'interroger sur le bien-fondé de cette quête.
Il fait connaissance avec Alice dans la ville de Trull avec qui il a une relation. Il l'abattra sans trop de scrupules pour se sortir du piège tendu par l'homme en noir.
Il rencontre Jake, enfant perdu au milieu du désert. L'endroit d'où vient Jake est un lieu surprenant : des voitures roulent sans attelage, des gens vêtus étrangement et cette statue couronnée tenant à la main un flambeau. Roland devra l'abandonner lui aussi afin de rejoindre le sorcier.
La fin du premier tome de la Tour Sombre s'ouvre sur d'autres horizons, sur un cycle dont l'objectif semble être de connaître Roland et ce monde étrange dans lequel Stephen King nous plonge.
Nous retrouvons avec plaisir tout ce qui rend Stephen King intéressant. La thématique : le bien et le mal qui sont inséparables, l'enfance omniprésente dans l'oeuvre de l'auteur, l'humanité manipulée par des forces inconnues qui donne à l'écriture un côté shakespearien où le héros semble incapable d'échapper à son destin... L'atmosphère : la langueur des débuts narratifs, la mise en place des personnages quasi cinématographique, l'ambiance inquiétante rendue par le désert où les terminologies du style "herbe du Diable", les personnalités sinistres des gens rencontrées...
Le décor nous montre une sorte de Far-West où se retrouvent les temps médiévaux et certains traits de l'époque contemporaine. L'auteur décrit de cette façon un vortex où la notion de temps semble s'être évaporée et où l'âme humaine nous apparaît perdue et sans noblesse. Le lecteur pressent que cette distorsion a quelque chose à voir avec cette Tour si convoîtée.
Les lieux désolés sur lesquels avancent le pistolero renforcent le côté sombre de l'histoire... et les descriptions imagées auxquelles King nous a habitués font merveilleusement mouche en permettant au lecteur de se raccrocher à ce qu'il connait. Bien qu'il s'agisse d'une oeuvre fantastique, tout est parfaitement crédible et nous sommes dès les premières pages pris par l'intrigue grâce au souci du détail et à une intrigue parfaitement dosée.
Il n'est pas surprenant que Stephen King soit si souvent porté à l'écran. Son style est fluide, précis et visuel assurant une lecture rapide et prenante.
Un livre qui est sans concession mais agréable de lecture qui nécessite selon moi un approfondissement : l'auteur apprécie la symbolique.
Stephen KING, La Tour Sombre tome I : Le pistolero,1982 .
J'ai lu ce livre dans le cadre du Challenge Stephen King et de la lecture commune proposés tout deux par Neph.
Dans le cadre du même défi, retrouvez notre billet sur Carrie.