Le paradoxe de la propriété

Publié le par Christophe Pierre

  Quel plaisir n’ai-je pris à lire ce livre ? Quelle joie n’ai-je éprouvé à y trouver des réponses ? Quel soutien, quelle passion ne me fit-il découvrir ?

  Je me souviens du jour ou l’un de mes amis greffier, journaliste, essayiste et romancier me l’a offert. C’était en ces temps anciens où je m’essayais péniblement à la poésie, il avait été décidé de me faire découvrir certains auteurs aujourd’hui catalogués « classiques » . Certes l’époque n’était point favorable pour moi, j’étais davantage attiré par des Breton, Ionesco, Gireaudoux, Allais ou Vian. En bref, tous ces auteurs qui avaient décidé de traiter les mots autrement en les associant via de nouveaux horizons lexicaux.

  Mais que ne fus-je ébloui par Georges Duhamel ? Quel réconfort m’apporta-t-il en me faisant découvrir d’autres choses que ce funeste consommable, ce capitalisme glouton et ce narcissisme populeux dont l’élite faisait les louanges.

  Duhamel nous apprend à voir par delà le sens premier du vocable « possession » et passe en revue les mille et une raisons d’échapper à la thésaurisation bourgeoise. Posséder pour Duhamel ne signifie ni s’approprier, ni enfermer jalousement mais pénétrer les choses dans ce qu’elles ont de plus beau afin de faire rayonner cette beauté ainsi découverte. Ainsi tel qu’il le dit, à quoi bon admirer la justesse de l’arbre si il est muré et caché du regard de tous. L’arbre n’est juste que parce qu’il est vu de tous et que tous s’extasient devant ce miracle de grandeur.

  Cette lecture m’a amené bien des conclusions en matière de pensée, d’opinion et même de vue politique que je possède toujours aujourd’hui.

 

Georges DUHAMEL, La possession du monde, 1919.

Publié dans Classiques français

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C
<br /> Pour ceux que ça intéresse, l'ouvrage est dans le domaine public, accessible en ligne à cette<br /> adresse.<br /> Bonne lecture !<br /> <br /> <br />
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