On se fait une toile ?
Je tiens à remercier tous ceux qui ont pensé à mon anniversaire.
J'en profite ici pour souligner un trait tout particulier de Caro : elle sait parfaitement ce que j'aime.
Je vais revenir sur le cadeau qui m'a été fait parce qu'il n'est ni commun ni anodin et qu'il peut servir à faire une entorse à la littérature.
Quelle ne fut ma surprise de me voir offrir la reproduction d'une toile de Gustav Klimt.
Ah oui, petite précision : Gustav Klimt est mon peintre favori.
Je reviens donc sur cette reproduction. Elle représente la portion inférieure d'une toile fort connue et intitulé Water-snakes, Anguilles pour la traduction en français.
La toile fut commencée en 1904 et achevée en 1907. Nous y retrouvons tous les ingrédients qui fournirent à Klimt la matière première de son oeuvre majeure : l'atmosphère mystique, la femme, et un mélange subtil d'érotisme et de mort.
Le mystique prend pied dans la peinture de Klimt grâce à la symbolique et à la couleur. Visages et postures entretiennent une étrange dévotion qui transparaît dans chaque trait tandis que les couleurs ne sont pas sans rappeller d'anciens temples d'époques aussi anciennes que l'Egypte.
La femme est une composante non seulement majeure mais aussi magistrale de l'oeuvre du peintre. Il ne s'agit pas pour lui d'idéaliser le corps mais bien de représenter l'être dans son véritable état, les traits et les couleurs ne sont d'ailleurs pas sans point commun avec Egon Schiele dont la démarche est similaire.
L'érotisme ne nécessite pas pour moi de grandes explications, regarder une toile de Klimt suffit à comprendre en quoi se dégage en filligrane une sexualité tranquille et apaisante. Quant à la mort la mise en place du modèle mais aussi les textures employées notamment au niveau de la peau donne une nette impression de finitude.
Pour conclure, autant dire que Klimt occupera une place de choix à la maison.
Gustav KLIMT, Water-snakes, 1904-1907.