
L'exercice est ambitieux : faire renaître Sherlock Holmes pour une dernière enquête, après que Sir Arthur Conan Doyle se soit donné tant de mal pour le faire disparaître... Pourtant, Bob Garcia propose un roman à la mesure du défi : à la lecture du
Testament de Sherlock Holmes, on renoue sans heurt avec le détective à l'esprit acéré, avec sa toxicomanie (exacerbée), avec sa misogynie, avec ses connaissances sélectives, mais on découvre aussi certains traits que Garcia crée pour l'occasion. En outre, c'est ce cher vieux Watson qui relate la dernière aventure de Holmes - aurait-il pu en être autrement ? En bref, tout le roman est jalonné par des références à l'univers holmésien (Lestrade, Mycroft, le 221b Baker Street,...), de sorte qu'on se sente toujours en terrain connu, en équilibre avec de parfaites inventions, comme Harry Houdini en étrange suspect.
Pourtant, pas une seconde on n'a l'impression de suivre la plume de Sir Arthur Conan Doyle. L'action est plus rythmée, mais aussi plus noire, glauque et sordide. On se retrouve plongé dans un Londres du XIXème siècle auquel Conan Doyle ne nous avait pas habitués, mais qui est totalement au service du véritable thriller que Bob Garcia a choisi de nous livrer. Chaque crime y est plus horrible que le précédent : ce sont de véritables tortures que le meurtrier en série a infligées à ses victimes.
Bob GARCIA, Le Testament de Sherlock Holmes, 2007.