Tout est à revoir
Dès les premières lignes de Tout est sous contrôle, on ne peut s'empêcher de prêter les traits de Hugh Laurie à Thomas Lang, le héros et narrateur de cette comédie policière, comme dit Libération sur la quatrième de couverture. Il faut dire que le portrait de l'acteur apparaît quatre fois sur le livre, bandeau promotionnel compris. Si en sortant de la librairie vous n'avez pas envie de vous précipiter sur les dvd de Dr. House, vous êtes très fort. Pour ne rien vous cacher, vous auriez raison de vous enfiler toute une saison de la série plutôt que de passer deux heures à lire ce thriller.
Non qu'il soit franchement mauvais, mais House est tellement génial ! Mais je m'égare... En réalité les 420 pages de Tout est sous contrôle sont plutôt maladroites, surtout au niveau de l'intrigue : c'est un gros méli-mélo qui fait qu'on ne s'y retrouve que difficilement. A moins peut-être de tout lire d'une traite, mais personne n'en aurait envie. Même l'humour de l'auteur ne suffit pas à scotcher le lecteur. En parlant d'humour, que d'aucuns comparent volontiers à celui du célèbre diagnosticien, il reste un ou deux crans en dessous : Thomas Lang ne va pas aussi loin que Grégory House, de même qu'il n'est pas sans coeur. De toute manière, on est mieux inspiré de comparer House et Sherlock Holmes...
Le début du livre est plutôt original mais personnellement je n'ai pas apprécié de mettre autant de temps à cerner qui était Thomas Lang (et son "ami" Solomon) : pourquoi lui, qui est-il, que lui arrive-t-il exactement ? Je me suis un peu trop souvent demandé quel était le rôle joué par un protagoniste et où nous allions. Aucune des aventures que va vivre le héros n'est crédible - mais peut-être est-on en train de lire une parodie ? - et le récit donne l'impression de mêler des intérêts décidément trop grands pour l'envergure du petit thriller anglais. On se surprend à penser que l'auteur a eu les yeux plus gros que le ventre. La fin est à la hauteur de tout le reste : décevante, elle retombe comme un soufflé.
Hugh LAURIE, Tout est sous contrôle, 1996.